Comment passer de l’extrême dénuement au Népal au Master en Comptabilité de l’University of Southern Queensland appartenant au top 651-700 des meilleures universités dans le classement mondial de l’édition 2023 du QS World University Ranking ?
Pour Jyoti, la réponse réside dans un seul mot : SEA ! Mais SEA ne fut qu’une condition nécessaire. Car c’est bien le talent de Jyoti, son travail acharné et sa détermination sans faille qui l’ont menée là où elle est aujourd’hui.
Toutes les fées ne semblaient pas s’être penchées sur le berceau de la petite Jyoti. Née d’une fille-mère, Jyoti passa les premières années de sa vie dans une minuscule chambre sans eau ni électricité à Katmandou. En journée, cependant, c’était dans la rue où vivait la petite Jyoti – dans la rue, juste devant l’hôtel où sa maman faisait des ménages, car elle ne connaissait personne qui puisse s’occuper de sa fille pendant qu’elle travaillait.
C’est lors de son périple qui l’a vu fuir la pauvreté de son petit village reculé pour les mirages de la capitale que sa maman a rencontré le père de Jyoti. Celui-ci, qui aurait pu être son grand-père, lui avait promis monts et merveilles pour finalement la laisser choir comme une moins-que-rien. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée seule avec sa fille à Katmandou à faire des ménages dans l’hôtel où séjournait Marie-Hélène. La vue de cette petite fille de 3-4 ans, seule, dans la rue, toute la journée, avait quelque chose de saisissant et de scandaleux.


Parrainée de 1996 à 2015, Jyoti a fait sa scolarité dans une école privée au Népal jusqu’à sa classe 12 (l’équivalent du baccalauréat français), avant de poursuivre ses études à JAIN University, à Bangalore, Inde, où elle a décroché un Bachelor en Business Management. Après avoir travaillé trois ans à Bangalore pour Cognizant, une entreprise multinationale américaine fournissant des services d’informatique et de conseil, Jyoti a démissionné pour s’atteler à son projet de longue date : poursuivre ses études supérieures en Australie.



A cette fin, elle s’était créé un petit pécule en épargnant tous les mois l’essentiel de son salaire, car elle savait que SEA ne finançait pas les études dans les pays avancés, trop chers. Son épargne n’était cependant que peu de chose à l’échelle des frais de scolarité des Masters en Australie. Aussi son projet avait-il deux autres piliers : 1- sa tante, chanteuse de son état, qui avait acquis une notoriété certaine au Népal, d’où une relative opulence qui lui permettait d’envisager d’accorder des prêts à Jyoti à des taux usuraires ; 2- trouver un, deux, voire trois boulots, si possible, en Australie tout en poursuivant ses études.


Et c’est ainsi que Jyoti posa le pied sur le sol australien le 10 juin 2019. La suite ? Elle la raconte ICI.
Contentons-nous de noter que SEA a joué son rôle de filet de sécurité quand la tante s’est mise aux abonnés absents juste au moment où Jyoti a dû payer ses frais de scolarité pour le second semestre de son Master.
Et ce 24 août 2022 est venu couronner, avec la cérémonie de remise de son diplôme de Master Comptabilité, des années de travail acharné et une vision : celle d’une femme libre.




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