C’est l’association Pomme Cannelle (APC) qui nous a fait connaître le petit district de Dhading situé à 55 km à l’ouest de Katmandou, où de nombreuses familles vivent dans un état de très grande pauvreté.
L’agriculture à Dhading est rendue ardue par une terre rocailleuse qui produit peu, mais la rivière Trishuli, qui traverse Dhading d’est en ouest, offre aux populations locales les plus pauvres un moyen de subsistance : le ramassage et le concassage de pierres.
D’où un afflux de migrants, venus des coins les plus défavorisés et les plus reculés du Népal. Mais d’où aussi une forte proportion de familles indigentes. Ces familles habitent dans des abris rudimentaires faits de bambou et de bâches en plastique ou dans des petites cahutes délabrées.
Il existe quelques écoles à Dhading, toutes publiques, mais la fréquentation scolaire est faible, car il n’y a généralement pas assez d’argent dans les familles pour envoyer les enfants à l’école. La plupart des enfants sont obligés de travailler. Ils travaillent dans les champs ou du ramassage et du concassage de pierres, ils aident aussi leurs parents pour toutes les tâches quotidiennes.
L’école Shree Liti, à Dhading, a été créée en 1949. C’est une école publique, elle compte aujourd’hui 12 instituteurs et 320 élèves. Parmi ces 320 élèves, nombre d’entre eux vivent dans des conditions d’extrême précarité.
Cette école n’a pas d’internat, mais son directeur a accepté d’allouer deux pièces à SEA pour héberger quelques-uns des enfants les plus pauvres de Dhading.
Le petit « internat » de l’école Shree Liti a accueilli 8 enfants parrainés par SEA en 2012/13
Phoolmaya Tamang, Ram Kumar Magar, Pradip Thapa Chettri, Radha Krishna Gole, Ram Maya Mijar, Réjina Tamang, Ganga Lal Tamang et Monika Bholan ont vécu dans les locaux de l’école Shree Liti durant l’année scolaire 2012/13.
Pour couvrir toutes les dépenses de ces enfants, SEA a versé à l’école 3000 roupies par mois par enfant (soit environ 30 EUR au taux de change de l’époque). Cet argent a servi à payer la nourriture des enfants et les fournitures scolaires, ainsi que le salaire de la cuisinière qui prépare les repas des enfants et reste avec eux la nuit pour s’assurer que tout va bien. Les écoles publiques au Népal sont gratuites, hormis les frais d’admission et d’examens (de 700 à 2700 roupies par an selon la classe).
5 « petits » ou « moyens »
•Ram Kumar Magar, 6 ans en 2012, a 3 frères. Ses parents sont paysans. Dans la famille l’argent manque pour tout. Ram Kumar pourtant allait à l’école, et ce relativement régulièrement. Il est aujourd’hui en classe 2. Après avoir vécu un an dans le petit pensionnat de Shree Liti, il est revenu vivre avec ses parents qui habitent tout près de l’école. SEA, en effet, a préféré héberger à Shree Liti en 2013/14 des enfants issus de familles tout aussi démunies mais qui devaient, de surcroît, marcher plus de 3 heures par jour pour aller à l’école. Ram Kumar est donc aujourd’hui étudiant de jour à Shree Liti.
• Ram Maya Mijar avait 7 ans en 2012. Sa mère est décédée, et son père, qui s’est remarié, ne s’en est jamais occupé. Elle vivait avec son grand-père dans des conditions d’extrême dénuement. Elle a vécu un an dans le petit internat de Dhading avant d’être transférée en mars 2013 dans la maison familiale de SEA à Sadobato. Elle est aujourd’hui en classe 2 à MAV.
•Radha Krishna Gole, 9 ans aujourd’hui, est l’ainé de 3 enfants, tous des garçons. Son père travaille au ramassage et au concassage de pierres, sa mère travaille dans les champs. Comme Ram Kumar, Radhakrishna, qui est aujourd’hui en classe 4, est revenu vivre chez ses parents dans la mesure où ceux-ci vivent à quelques minutes à pied de l’école Shree Liti.
•Phoolmaya Tamang, 13 ans en 2012, travaillait au ramassage et au concassage de cailloux, mais elle faisait également le ménage et la cuisine pour toute la famille. Sa famille est fortement endettée. Sa mère est décédée, son père s’est remarié, il boit et la bat, sa belle-mère la rejette. Elle avait réussi malgré tout à aller de temps en temps à l’école ; en mars 2012 elle avait été promue en classe 3 (CE2). Phoolmaya a été transférée dans la maison familiale de SEA à Sadobato en mars 2013, elle étudie aujourd’hui à MAV en classe 4.
•Pradip Thapa Chettri, 14 ans aujourd’hui, n’a rien–ni parents, ni terre, ni possessions–excepté SEA et sa marraine Emmanuelle. Jusqu’à sa prise en charge par SEA en mai 2012, il vivait chez son oncle, pauvre parmi les pauvres, qui habite à 2 heures de marche de l’école. C’est grâce à l’aide financière d’un instituteur qu’il avait pu poursuivre cahin-caha sa scolarité, pour être promu, en mars 2012, en classe 6. Mais l’instituteur, lui-même en butte à des difficultés financières, avait dû arrêter son soutien, implorant l’école de continuer le parrainage de Pradip.
3 « grands »
Forte de cette nouvelle structure d’accueil et du soutien du directeur de l’école, SEA avait également décidé en mai 2012 de prendre en charge, pour l’année scolaire 2012/13, 3 autres parrainages d’étudiants plus seniors (16-17 ans).
Il s’agissait de 3 jeunes issus de familles très pauvres de paysans, qui avaient bénéficié d’un parrainage d’APC pendant 2 ans, mais dont le parrainage avait dû être interrompu en raison de contraintes financières.
Ces 3 jeunes : Réjina Tamang, Ganga Lal Tamang et Monika Bholan étaient en classe 10 (seconde) en 2012 et devaient marcher 4 heures par jour (2 heures à l’aller, 2 heures au retour) pour aller à l’école.
En mars 2013, Ganga Lal et Monika ont décroché le SLC (certificat d’études secondaires inférieures) et ont donc quitté l’école Shree Liti qui n’enseigne pas au-delà de la classe 10. Ces deux jeunes, toutefois, n’ont pu obtenir au SLC le score minimal requis par SEA (60%) pour être éligibles à une bourse SEA d’études supérieures. Regina, quant à elle, a choisi d’interrompre ses études.
En 2013/14, 11 enfants intégralement parrainés par SEA vivent dans le petit internat de Shree Liti. Outre la cuisinière un instituteur a été recruté par SEA pour donner à ces enfants deux heures de soutien scolaire par jour.
Aide scolaire SEA au bénéfice de 7 jeunes, tous scolarisés à Shree Liti School en 2012/13
En sus de ces 8 enfants, SEA, en 2012/13, a pris le relais d’APC dans le soutien scolaire au bénéfice de 7 jeunes : Geeta Adhikari, Susmita Rimal, Susmita Adhikari, Akansha Aryal, Manika Aryal, Sarita Aryal, et Roshan Aryal.
Tous ces jeunes avaient été sélectionnés par APC parmi les familles les plus pauvres de Dhading, leurs parents sont majoritairement paysans.
En 2012/13, SEA a financé à leur profit les (seuls) frais d’admission et d’examens et autres fournitures scolaires, ce qui a représenté un coût annuel de 5000 roupies (soit environ 50 EUR au taux de change de l’époque). Le soutien SEA pour ces jeunes a pris fin à la fin de l’année scolaire, en mars 2013, près des ¾ d’entre eux ayant en effet passé le SLC.
En 2013/14, ce sont 10 autres enfants/jeunes sélectionnés par SEA parmi les plus défavorisés de Dhading qui bénéficient d’une aide scolaire SEA à Shree Liti. Comme pour les 7 jeunes ci-dessus, SEA finance à leur profit les (seuls) frais d’admission et d’examens et autres fournitures scolaires. SEA leur achète également des vêtements compte tenu de l’indigence totale dans laquelle vivent ces familles. Cette année, le coût annuel de ces parrainages est de 6,500 roupies (soit environ 50 EUR) par enfant.
C’est vraiment top, Carole! Merci. Longue vie à ce projet!
clair, concis, précis. Epatant. (dommage la traduction en français, par google est fantaisiste voire comique). Zoé