J’ai 9 ans. Mon père est porteur, ma mère vend des légumes dans la rue. J’ai 2 frères et 2 sœurs, tous étudient dans une école publique à l’exception de mon frère ainé, de 19 ans, qui travaille dans un hôtel.
Si mes sœurs, mon frère et moi avons eu la chance d’étudier, c’est grâce au soutien de l’Association Pomme Cannelle. Mes parents, en effet, n’ont pas les moyens de nous envoyer à l’école. Pour pouvoir manger nous nous endettons. Tous les sept, nous vivons dans une pièce à Katmandou, cette pièce nous sert de chambre et de cuisine, il y a la place pour mettre deux lits, un pour mes parents et un pour mes frères, et nous, les filles, nous dormons par terre, au pied des lits et à côté du réchaud de cuisine.
Enfin, pour moi, ça s’est du passé car, depuis le 1er avril 2012, je vis dans le foyer SEA. J’ai en fait changé de planète !
Je suppose que l’on peut être heureux en étant pauvre, mais c’est quand même beaucoup plus facile de l’être quand on ne vit pas dans un monde en crise permanente où tout le nécessaire manque !
Depuis la rentrée des classes en avril, j’étudie à MAV, en classe 4. L’école est à 5 minutes à pied de la maison. Les cours sont en anglais, c’est un peu difficile pour moi, car je n’ai jamais appris l’anglais, mais je travaille dur, et quand je ne comprends pas je pose des questions à la maison. Tous mes nouveaux frères et sœurs s’empressent de me répondre.
Tara didi et Naren ont mis en place un système de « tutoring » des plus jeunes par les plus anciens : c’est ainsi que le dimanche, Anga nous donne des cours (de 17h30 à 20h), le lundi : Satikchya, le mardi : Neelam (quand elle est libre), le mercredi : Naren, le jeudi : Ekta, et le samedi : Sarita junior et Nyma.
De plus, depuis qu’elle est revenue dans le Home, en septembre, Pratikcha nous encadre dans nos devoirs d’école tous les jours pendant deux heures.
Sans fausse modestie, j’ai de bonnes notes ! D’ailleurs, tout le monde m’a déjà cataloguée comme une élève brillante ! À mes examens du premier trimestre j’ai obtenu un score de 81 %.
Bravo a Simran dont je suis tres heureuse d’etre la marraine. Une nouvelle petite fille dans sa vie. Quel beau cadeau de l’existence !