Plus d’un an après les séismes, le Népal peine toujours à se reconstruire
Le 25 avril 2015, un tremblement de terre de magnitude 7,8 sur l’échelle de Richter, suivi par un deuxième séisme 17 jours plus tard, ravageait le Népal, faisant près de 9000 morts. Plus d’un an après les deux tremblements de terre, le Népal reste un pays en ruine. On estime aujourd’hui à quatre millions le nombre de personnes vivant toujours dans des abris temporaires. Des dizaines de milliers de personnes vivent toujours sans accès à des installations sanitaires ou à de l’eau potable. Et les indemnisations peinent à arriver pour ceux qui ont tout perdu.
Démunis, sans ressources, sans-abris, souvent orphelins, les enfants sont devenus les grandes victimes des séismes. L’UNICEF estime aujourd’hui à un million le nombre d’enfants « en situation de détresse ». Au-delà d’une très grande précarisation de leurs conditions de vie, les enfants ont été confrontés à l’explosion des trafiquants d’êtres humains. De faux orphelinats se sont multipliés : les trafiquants sont allés chercher les enfants dans les villages, faisant croire aux familles qu’ils allaient les nourrir, les soigner et les éduquer. En réalité, travail forcé, exploitation sexuelle, trafics d’organes sont devenus leur lot.
La nécessaire adaptation de SEA
Face à cette situation, les autorités népalaises ont pris un certain nombre de mesures telles que la suspension temporaire des adoptions, le renforcement des contrôles aux frontières et la fermeture de nombreux foyers d’accueil. Aujourd’hui, les étrangers ne sont plus autorisés à ouvrir des foyers d’accueil pour mineurs (moins de 18 ans). Ceci a eu, bien sûr, un impact direct sur SEA, qui a dû fermer, en conséquence, son foyer d’accueil pour enfants à Sadobato.
En mai 2016, nous avons alors
– placé 14 enfants en pensionnat népalais (à Anal Jyoti School (AJS) et à Heartland Children Academy (HCA)), ces enfants restent intégralement financés par SEA,
– confié 7 enfants à leurs familles (dont 5 à Dhading), SEA continuant de prendre en charge leurs dépenses scolaires et médicales,
– transféré 3 enfants dans des ONG enregistrées au Népal,
– quitté la grande maison que nous louions pour nous installer dans un logement plus petit destiné à héberger nos jeunes adultes (18 ans et plus) qui poursuivent leurs études (secondaires ou supérieures) au Népal.
Notre dispositif en Inde reste inchangé avec, toujours, un appartement loué à Bangalore pour y accueillir nos grands qui poursuivent leurs études supérieures en Inde.
Marie-Hélène Duprat, Présidente et Fondatrice de SEA, est allée au Népal en mai où elle a pu vérifier la qualité des ONG et des pensionnats choisis. Elle a rencontré les enfants qui venaient d’y commencer leur année scolaire : tous étaient ravis de l’ambiance, de l’environnement et de la qualité des professeurs.
Le rôle et les missions de notre gestionnaire locale, Madame Tara Parajuli, ont été redéfinis (principalement, visites, suivi des résultats et de la santé des enfants de Katmandou et de Dhading et accueil pour les week-ends et les vacances) et ont fait l’objet d’un nouveau contrat de travail.
Aujourd’hui cette belle aventure dans laquelle nous sommes engagés au Népal depuis 25 ans continue avec nos priorités inchangées : donner une chance à quelques-uns des enfants les plus démunis d’Asie de réaliser leur plein potentiel en leur permettant d’accéder à une éducation de qualité.
Septembre 2016
Je me réjouis qu’en dépit des difficultés que l’association a rencontrées, elle persiste dans son action : Notre but se poursuit donc en donnant aux enfants éducation et conditions de vie confortables.